
Tout a commencé un matin où le ciel n’était plus bleu, mais gris pâle. Puis les arbres, les vêtements, les murs… tout ce qui autrefois brillait de mille teintes s’est mis à virer au noir, au blanc, ou à des nuances de gris. Personne n’a compris tout de suite ce qui se passait. Au début, certains ont cru à un bug des lunettes connectées ou à un nouveau filtre de réalité augmentée. Mais très vite, il a fallu accepter une vérité bien plus étrange : les couleurs avaient disparu. Complètement.
Dans ce monde terne, même les panneaux de signalisation sont devenus confus. Les feux rouges ? Gris foncé. Les routes ? Gris clair. Autant dire que traverser la rue est devenu un jeu de hasard. Les enfants ont rangé leurs crayons, les artistes ont arrêté de peindre, et les fleuristes ont dû se contenter de vendre des bouquets gris qui sentaient encore bon… mais qui ne faisaient plus sourire personne.
Mais le plus fou, c’est l’impact que ça a eu sur les gens. Car oui, il semble que les couleurs ne servaient pas qu’à décorer : elles influençaient aussi nos émotions. Le jaune nous rendait joyeux, le bleu nous calmait, le rouge nous faisait réagir. Sans elles, les gens sont devenus plus froids, plus neutres. Les habits sont devenus uniformes, les murs des villes se ressemblent tous, et même les films perdent une part de leur magie. Regarder un coucher de soleil ? Plus personne n’en parle. Il n’y a plus rien à voir.
Heureusement, quelques scientifiques s’accrochent. Ils analysent les spectres lumineux, les cônes des yeux, et tentent de recréer artificiellement des couleurs. D’autres cherchent des pigments naturels cachés dans des espèces rares. Mais rien ne marche. On découvre alors à quel point les couleurs faisaient partie de notre quotidien… et à quel point elles nous manquent.
Et si un jour elles revenaient ? Est-ce qu’on en profiterait vraiment ? Est-ce qu’on les verrait comme un luxe, ou est-ce qu’on oublierait à nouveau leur importance avec le temps ? Une chose est sûre : vivre dans un monde sans couleurs, ce n’est pas juste triste pour les yeux, c’est une autre façon de vivre, beaucoup plus terne, à tous les niveaux.
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